En considérant le 11 septembre on se rend vite compte qu'en fait la supercherie est évidente : les tours explosent littéralement, en direct à la télé, l'armée est absente pendant 2h, le Boeing qui est sensé avoir frappé le Pentagone brille par son absence, etc.
Les individus suffisamment malins pour avoir monté cette opération de manipulation mondiale, ont donc volontairement fait quelque chose de gros, d'incroyable, créant ainsi une incohérence énorme entre la réalité et le discours officiel, pour forcer l'individu à renoncer à croire en son propre jugement. Si l'individu refuse et se tourne vers les théories du complot, la myriade d'informations savament mélangées par des "conspirationnistes infiltrés" genre Icke l'amène au même renoncement, qui le fait sombrer dans l'aliénation : le sens du réel, la réalité des choses, est du domaine de l'imaginaire, de l'histoire contée ayant une logique propre et détachée du réel, racontée par quelqu'un qui en détient le sens. Le complot islamiste d'Al-Qaida contre l'Occident, comme le complot des reptiliens contre l'Humanité, repose sur des fantasmes, sur des personnages et des relations qui frappent l'imaginaire mais qui ont peu de rapport avec le réel.
Le sociologue Jean-Claude Paye parle très bien de cette dissociation vers la fin de sa conférence sur son livre "La fin de l'Etat de droit" :
http://www.dailymotion.com/video/x5fxz7_la-fin-de-lyetat-de-droit-jc-paye_news
D'après lui, pour le 11 septembre les américains ne cherchent pas à être crus, mais à ce qu'on fasse semblant de les croire. Ils cherchent à instaurer une réalité psychotique, une structure psychotique, où l'imaginaire se substitue au réel, où il n'y a plus de relation symbolique qui fait sens, qui relie le discours au réel.
Il dit même que les néo-conservateurs sont fort au courant des concepts lacaniens de psychanalyse qui formalisent les types de discours, et qu'ils cherchent à mettre en place un système où le discours du maître remplace le réel. Le discours du maître
instaure le primat du signifiant dominant S1, la démocratie, la liberté, la sécurité, etc., et produit dans sa relation au savoir commun S2 un manque, a, un trou qui condamne l'autre au rôle d'exécutant, d'esclave dans cette relation maître - esclave. Les théories fumeuses participent de ce discours qui engendre et qui est maintenu par la peur et la mise à jour de ce manque, l'insaisissable objet a repéré dans le savoir commun S2.
Voir http://www.freud-lacan.com/articles/article.php?url_article=vnusinovici090703, c'est compliqué mais c'est intéressant.
JC Paye indique que le travail de lutte est une lutte contre la psychose sociale en tant que catégorie politique, en tant que discours psychotique qu'il faut casser en ramenant le réel, les faits, en donnant un aspect symbolique aux faits, en leur donnant un sens, il faut retrouver le lien symbolique entre imaginaire et réel que le discours psychotique a rompu, sortir des fantasmes de tous poils et exposer la vérité et la signification des faits !
L'hystérie : maladie, névrose, discours
Valentin Nusinovici - 09/07/2003
Le médecin d'aujourd'hui ne serait pas déconcerté par les observations d'hystérie faites par ses lointains confrères de l'antiquité égyptienne ou grecque, il y reconnaîtrait des plaintes auxquelles il est accoutumé. Toutefois le mécanisme allégué (qui sonne juste à l'oreille de l'analyste) le ferait, dans le meilleur des cas, sourire : qu'est-ce que cet utérus insuffisamment nourri qui ne tient pas en place et dérange le fonctionnement des autres organes ? La médecine a radicalement rompu avec ce type d'explication mais elle ne peut proposer mieux pour rendre compte de ce x, à connotation sexuelle, qui se manifeste en n'importe quel point du corps, voire, ce qui se révèle encore pire, s'en absente. Elle ne peut que se détourner de l'hystérie. Et ce n'est pas parce qu'elles n'ont pas de "vraie" maladie que la santé des hystériques, parfois gravement endommagée, s'améliore.
Freud dira que le fonctionnement du corps de l'hystérique est perturbé par une représentation refoulée. Il compare celle-ci, de façon évocatrice, à un corps étranger. Le terme de névrose a été utilisé avant lui mais il en précise le mécanisme : l'hystérie est une névrose de défense. Les représentations (nous dirions aujourd'hui les signifiants) qui sont inconciliables avec les idéaux du moi sont refoulées et ce refoulement les rend traumatiques.
Avec la levée du refoulement en jeu dans un symptôme, celui-ci peut être supprimé, mais la capacité de la névrose à en produire de nouveaux n'est pas pour autant entamée. Les cures vont mettre au jour, avec une régularité remarquable, des scènes de séduction, de viol précoce perpétré par un adulte, en particulier par le père, et Freud fera l'hypothèse que c'est là le premier refoulement, la cause même de la névrose, que sa levée pourrait permettre de guérir.
Les constatations ultérieures vont compliquer la question. D'abord il s'avère que les scènes de séduction ressortissent le plus souvent d'un fantasme œdipien. Il s'avère aussi que le refoulement premier, originaire, à partir duquel se constitue l'inconscient, ne peut en aucun cas être levé.
Lacan va préciser les rapports du refoulement originaire et du fantasme. Le refoulement originaire est inviolable (c'est le cas de le dire) il est du registre du réel. Il est mis en place par le langage, autrement dit par le symbolique. Il constitue la part inconsciente du sujet qu'il divise donc ($) et auquel il confère l'existence (structuralement le réel ex-iste au symbolique, cliniquement le sujet éprouve le sentiment d'exister qui peut confiner à celui d'être en exil). Cette existence du sujet qui, répétons-le, est un effet du langage, le fantasme œdipien la lie au Père. Au Père est imputée la violence du sexuel mais le Père est aussi bien Celui qui est tout amour et pour lequel on se sacrifie. Dans tous les cas le transfert au Père est, comme le dit Ch. Melman, consubstantiel à l'hystérie et il est pour cette raison la principale résistance à la fin de la cure.
l'agent l'autre
la vérité la production
Lacan va introduire le terme de "discours de l'hystérique" en même temps que ceux de "discours du maître", "discours universitaire" et "discours analytique". Il formalise ainsi l'hystérie à partir des seuls termes de la structure mise en place par le langage. Les discours sont définis à partir de quatre places (celles de l'agent, de la vérité, de l'autre et de la production) et de quatre termes (dans l'ordre : S1, le signifiant maître, S2, le savoir, $ le sujet et a le plus de jouir) qui par rotation occupent les différentes places.
discours du maître
Le discours du maître permet de repérer que les mêmes mécanismes sont en jeu dans la constitution du sujet et dans un certain type de lien social. Concernant la constitution du sujet : S1 dans son rapport à S2 détermine la perte de l'objet a (c'est-à-dire la castration qui est liée au refoulement originaire) le sujet s'en trouve divisé ; placé sous la barre il ne se manifeste guère. S2 peut être lu ici comme étant le corps au sens où c'est l'incorporation de la chaîne des signifiants qui fait un corps de ce qui n'était qu'un organisme. Le corps suit S1 c'est-à-dire la norme phallique (la médecine promeut cette norme que les médecines "douces", dont les hystériques raffolent, tentent d'adoucir). Quant au lien social c'est celui du maître et de l'esclave. Lacan reprenant à sa manière les termes de la dialectique de Hegel indique que le maître a autorité sur le corps de l'esclave mais que c'est à celui-ci que revient la jouissance("à l'infériorité, subjectivité et apprentissage appartient le jouir" dit Montaigne). Au maître le désir, à l'esclave la jouissance, cette division entre désir et jouissance que la structure impose, l'hystérique la refuse.
discours de l'hystérique
Le discours hystérique est une défense contre le discours du maître aussi bien au niveau intrasubjectif qu'au niveau intersubjectif... mais il suscite aussi ce discours. Il y a entre eux une solidarité dont Ch. Melman a fait valoir les divers aspects. Dans le discours de l'hystérique, $ venu à la place de l'agent, place maîtresse, se manifeste de diverses façons : plaintes corporelles, souffrance d'exister, insatisfaction, objection, revendication..., toutes soutenues par le transfert au Père. S1 qui n'est plus à la place maîtresse dont il tenait son autorité, est interpellé, provoqué à faire la preuve de son savoir et de son pouvoir (le médecin et le scientifique sont ici des figures de prédilection de ce S1). Il pourra être encensé mais aussi bien déclaré insuffisant... ou dictatorial. Néanmoins l'hystérique cherche à obtenir de lui aussi bien d'être reconnu(e) comme sujet, que de valoir comme représentant(e) de l'objet a, soit comme cause du désir. Demande à double face qui, comme toutes celles de l'hystérique, porte en elle sa contradiction et aboutit à l'insatisfaction. Quant à S2, le corps, situé sous la barre, il échappe à l'autorité de S1. Ce que Freud nommait "complaisance somatique" est interprété par Lacan comme un refus de suivre le signifiant maître, la norme phallique. Le symptôme, on l'a évoqué en commençant, est comme la manifestation d'un autre phallus, féminin celui-là, dont le corps serait le siège.
En faisant de l'hystérie un discours où le sujet est en position d'agent, Lacan la rapporte à l'expression de la subjectivité. Dira-t-on que celle-ci est par définition et à tout coup pathologique ? Ce serait ramener à la névrose toute réaction subjective contre un fonctionnement totalitaire du maître ou toute revendication du sujet à exister.
Lacan insiste sur le fait que le discours hystérique est le passage obligé de la cure analytique : il faut que soient larguées les amarres de la parole pour que du savoir (S2) soit produit à partir de l'inconscient, sinon il ne peut y avoir d'analyse. Ainsi, par exemple, un névrosé obsessionnel doit en passer par le discours hystérique, ce à quoi il peut renâcler. La partie n'est d'ailleurs pas forcément plus simple pour l'hystérique, la difficulté dans son cas pouvant être de prendre le recul nécessaire par rapport au savoir produit. Dans tous les cas ce qui permet que l'analyse en vienne à sa fin c'est la rotation d'un 1/4 de tour qui amène en position d'agent l'objet a dans le discours analytique.
discours de l'analyste
dimanche 3 mai 2009
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